Arrivée en catastrophe d'Ada

Penchée au-dessus du puits, Ada Winsley prenait des mesures à l'aide d'un ruban à mesurer. Concentrée, elle mesurait la longueur, la grandeur, le diamètre, bref tout ce qui pouvait être mesuré. Puis, elle l'écrivait dans son petit calepin bleu, qui ne la quittait jamais et servait à toutes ses expériences.

Celle-ci consistait à découvrir à quel point ce puits était profond, et combien d'eau il y avait à l'intérieur. Ensuite,grâce à ses calculs, elle pourrait déterminer pendant combien de temps ce puits continuerait de servir l'horphelinat. C'était l'une des gardienne qui lui avait donné ce travail, espérant ainsi l'occuper et l'empêcher de faire des bêtises plus graves. Cela ne dérangeait nullement la jeune fille, qui adorait tester et calculer les choses.

À un certain moment, elle attacha une pierre avec une corde préalablement mesurée et la jeta au fond du puits. Mais un bout de fil s'accrocha sur une aspérité, faussant les résultats. ada se pencha donc en avant pour décrocher la corde, montant pour cela sur le rebord du puits. Et il arriva ce qu'il devait arriver: Ada bascula.
Et sa vie aussi.

En tombant, Ada pensa que c'était là une façon bien idiote de mourrir. Elle se frustra un peu en songeant à toutes les expériences qu'elle ne pourrait faire, puis sa curiosité fut piquée par le mystère de la mort. Elle allait enfin savoir ce qu'il en était!

* À moins, bien sûr, qu'il y ait suffisament d'eau pour amortir ma chute et que, par miracle, je ne me cogne pas la tête. Dans ce cas, soit quelqu'un devine que je suis tombée ici et viens à mon secours, soit je meurt de faim et de soif. Eh, je pourrais tester combien de temps un être humain peut survivre sans eau! J'ai entendu dire que c'était cinq jours, mais ça me semble un peu tiré par les cheveux...*

C'est alors qu'elle réalisa qu'elle tombait depuis beaucoup trop longtemps. Elle n'aurait jamais dû avoir le temps de penser aussi longtemps! On n'avait jamais entendu parler d'un puits aussi profond...

Au bout d'un moment, elle commença à voir des choses étranges tomber autour d'elle. Le trou semblait s'être élargi, et elle pu voir diverses choses: Une cuillère, un fauteil ( * Mais qui est l'imbécile qui a balancé un fauteuil dans ce puits!?*), une théière et même quelque chose qui ressemblait à un siège de toilettes. Ada était extrêmement intéressée, quand soudain....


Bang! Le monde sembla exploser en une multitude de couleurs, avant de se stabiliser sur le vert. Sonnée, mais ne souffrant pas, la jeune fille se releva. Regardant autour d'elle, elle constata qu'elle se trouvait dans une grande forêt.

* Mais c'est impossible! On ne peut pas tomber dans un puits et atterrir dans une forêt, c'est illogique! En tout cas, heureusement que je n'avais pas mes chats sur moi quand je suis tombée, ils seraient en train de se sauver les pauvres.*

Elle fit quelques pas, vérifia que son carnet bleu se trouvait toujours sur elle et cria d'une voix claire:

- Eh oh!!! Y'a quelqu'un? Eh oh!!!!!!

* Peut-être que je rêve? Mmmm...Non, tout est trop réel. L'idée la plus logique, c'est qu'il y avait un gaz toxique qui s'échappait de ce puits et que je suis en train d'halluciner. Probablement à cause d'une fuite dans la couche terrestre. J'espère que quelqu'un va vite me retrouver.*

{Suite de "Chafouin, huitième" dans l'Allée des Fleurs}

Je continuais mon petit bonhomme de chemin en fredonnant :
C'est alors que la voix d'une jeune fille m'affola, coupant ma chanson en plein... refrain.
" Eh oh ! Y'a quelqu'un? Eh oh !!"
Je m'approchai de la charmante enfant, mais me vint une idée on ne peut plus amusante. -de mon point de vue.
Ici, tout le monde me connaissait et savait pertinnement que j'aimais à taquiner. Aussi, souvent ne se laissaient-ils pas faire. Et, là, juste devant moi, une occasion en or de me distraire...

Je grimpais dans l'arbre le plus proche D'Ada et, invisible comme le soleil -du moins aujourd'hui, d'habitude il rayonne toujours sur Wonderland...- je fis luire mon inquiétant sourire et me penchai vers icelle, lui murmurant aux oreilles :
"Salut ! Perdue ? Hahahahahahahaha..." Pris d'un fou rire, je tombais de l'arbre et atteris non sans douleur au pieds d'Ada, plus que surprise.
J'imagine qu'elle n'a pas l'habitude de voire des yeux hilares se balader, comme roulant sur le sol dans une forêt rosée.

Soudain, Ada entendit une voix murmurer à son oreille:

«Salut ! Perdue ? Hahahahahahahaha..."»

Puis quelque chose sembla dégringoler par terre. Quand elle pencha la tête, ell eut la surprise de constater que la voix provenait d'une paire d'yeux et d'une bouche flottant dans le vide, bouche qui faisait présentement un étrange sourire.
Elle recula prudement d'un pas, puis dit:

- Eh bien...Oui, je suis perdue, quoi que je ne sache pas vraiment si c'est dans cette forêt ou dans ma tête que je le suis. En tout cas qu'êtes-vous donc, mon cher, si je peux vous poser cette question? Et pourquoi donc êtes-vous invisible, et surtout comment faites-vous?

Sa curiosité était grandement piquée. Elle avait hâte de savoir ce qu'était cet être, et d'expliquer son invisibilité d'une manière scientifique. Encore qu'il pouvait être dangereux, bien sûr, mais qui ne tente rien n'a rien, non?[i]

Perdue dans sa tête ? Non mais écoutez-moi ça ! Cette petite a dû faire une sacrée chute pour débiter des inepties pareilles ! A Wonderland, les nouveaux se perdent facilement... Quand ils se baladent seuls dans la forêt... Surtout s'ils me demandent leur chemin. Mais, ici, chacun a plutôt interêt à rester stable dans sa tête. Quitte à ne pas l'être dans ses pieds. Ici, rien n'est vraiment vrai, rien n'est vraiment faux (Ha ! Ha ! Chafouin is magic tkt tmtc.)

Je me refusais à l'embrouiller d'avantage. Enfin... Pas trop. Elle étais tombée des nues et attendait de moi que je lui enseigne l'art de l'invisibilité...
Très polie, toute radieuse, ses grands yeux brillants rivés sur les miens -seule parcelle de moi qu'elle pouvait alors voir- elle me demanda :
"En tout cas qu'êtes-vous donc, mon cher, si je peux vous poser cette question?"
Ce à quoi je répondis par la réapparition de mon être, doublant mon sourire de pointure. (Chafouin is magic, un poête.)
Je miaulais : "UN CHAAAAAAT, UN CHAFOUIIIIIN !"

Ada ouvrit de grands yeux:

- Un chat!? J'adore les chats, je connais tout sur eux! Mais c'est bien la première fois que j'en vois un qui parle, qui disparaît et...Qui vous ressemble, en fait.

Elle songea un instant.

- Chafouin, c'est quoi? Votre race? Je n'en ai jamais entendu parler. Mais sérieusement, comment faites-vous pour vous rendre invisible? Ça doit avoir un rapport avec la densité moléculaire...

À ce moment elle parlait un peu pour elle-même, essayant de rédoudre ce mystère. Secouant la tête, elle revint sur Terre ( enfin, c'est ce qu'elle croit...) et attendit une réponse.

* C'est vraiment intéressant...Je me demande si j'arriverais à faire faire ce genre de trucs à mes chats, avec de l'entrainement....Je pourrais au moins leur apprendre à parler! À moins que seul ce type de chat possède la complexité de cordes vocales necessaires.*

Tant de gentillesse et de naïveté me troublaient. Quand Alice avait débarqué, elle s'était énnervée contre moi, et, à vrai dire, cela m'avait beaucoup amusé.

"Je suis un chat, oui ! Un chafouin. Je peux disparaître... Parce que je le désire ! Parce que je peux, surtout. Je ne sais pas pourquoi, à vrai dire, chou, je ne me suis jamais vraiment penché sur la question.
J'ai également la capacité de voler et de chanter.
Je peux jouer du piano avec mes dents et faire des bisous dans le cou du Chapelier. (Chafouin GAAAAAY. YAY.)
Je peux boire des litres de thé sans pour autant en avoir assez, je peux détacher la tête de mon corps sans que cela pose un réel problème sur ma circulation sanguine -t'as l'air bien calée là dessus, cogite un peu, choupie- ou sur l'humeur des raviolis.
Peut être as tu trouvé mon grelot ? En arrivant ici... Tu as dû tomber dans un puits, non ? Je me suis aventuré chez les humains, une fois, en empruntant les passages à l'envers, et j'ai perdu mon grelot dans celui-ci. J'y retournais de temps en temps, avant, mais, je m'en suis lassé."

Un curieux carnet dépassait de la poche d'Ada. Curieux moi-même, je demandais la permission de zyeuter son contenu. En temps normal, j'aurais chopé la bête sans plus de ménagement, mais... Ada avait quelque chose de spécial. Je ne voulais pas l'effrayer... davantage.

"Est-ce que je peux vous prendre dans mes bras? Est-ce que je peux vous prendre dans mes bras? Est-ce que je peux vous prendre dans mes bras? Est-ce que je peux vous prendre dans mes bras? "

Est-ce que vous désirez du thé ? Est-ce que tu m'aimes ? Est-ce que tu peux te pousser, tu m'empêche de bien voir, gros chat. Est-ce que tu as pensé à ça ? Est-ce que tu en veux ? Est-ce que tu savais que... Est-ce que je peux vous prendre dans mes bras ?

Jamais encore d'aucun inconnu au bataillon ne m'avait proposé un câlin, surtout comme ça. D'habitude c'était moi qui sautais sur les gens pour faire des câlins. Cette Ada était déroutante.

Est-ce que je peux vous prendre dans mes bras?

Instinct félin affectueux oblige, je m'approchais d'Ada et me frottais contre ses mollets, et y laissais -non vraiment volontairement- en souvenir, une touffe de poils bleus.
Je ne savais pas s'il fallait que je réponde oui, ou que je lui saute dans les bras. Ada. Ada.

Mmmmh. Bien, sûr que tu peux me prendre dans tes bras, gratouille moi tant que tu veux. Je ronronne. Personne ne m'avait jamais câliner comme ça. Je crois. Ada. Je sais, choupie, que tu t'appelles Ada. Je sais tout. Ou presque. (Chafouin is magic !)

J'ai entendu murmuré "poids normal". Je me suis mis à glousser. C'est parce que j'en ai vu, des chats, chez les humains. Un peu chétifs, je dois dire. J'étais au niveau Isham sur l'échelle de Richter de la taille chat/humain et elle au niveau Ada. Adaseizeans. (Chapi, j'te kiffe tu l'sais hein. ♥)

Je me laisse à croire qu'elle veut dire normal pour ma corpulence quelque peu plus élevé que la moyenne des chats. Ou alors, je me trompe totalement, et elle ne parle pas de mon poids, quel égoïste je fais !

"Je le savais." Je ronronne. "Ada. Je savais, ouaip." Je ronronne. "Le monde des humains ? Ho... Je sais pas... Ca a dû m'échapper." Je ronronne. "Je m'en souviens pas." Je ronronne. "En tout cas, s'ils sont dans le même monde que nous, chez eux, c'est vachement différent." Je ronronne. "S'ils ne le sont pas non plus, dailleurs." Je ronronne.

* Mmm...Télépathie, en plus? Il lit dans les pensées, alors il savait mon nom...? Cette race de félin est vraiment spéciale.*

Elle trouva mignon le fait qu'il ronronne. C'était très agréable de caresser un chat ronronnant!

Elle ne comprit cependant pas très bien ce qu'il disait à propos des humains et de leur monde. Elle réfléchi un instant en silence, puis demanda:

- Mmmm....Dans ce cas, sais-tu où je pourrais trouver un humain?

Dans la situation présente, cela semblait la meilleure chose à demander. Plus le temps passait et plus elle trouvait improbable que tout cela soit une allucination. Non, tout était trop réel. Peut-être y avait-il une sorte de monde souterrain, caché des autres humains, avec des créatures anciennes qui auraient survécu aux dinosaures...Après tout, si l'on retrouvait le squelette d'un chat parlant, rien n'indiquait forcément qu'il avait su parler! C'était tout à fait posssible.Et sa chute avait été ralentie par le dérèglement de la gravité à cette profondeur...Voilà!

Des humains ! Mademoiselle jetombedesnues chercher humains. Ha-ha.
Je sais. Il y a Mirana, probablement au château, Alice, dans les pommes dans l'Allée des fleurs, le Chapi... Non. Je n'sais pas où il est... Enfin, en volant, j'aurais eu vite fait de le rattrapper. Quoique... je pourrais aller directement au château, me renseigner, et présenter Ada au bureau des détraqués profonds. Quoique charmante, cette fille était terriblement destabilisante.

"Hep, poupée ? Je sais.Je t'emmène voir la reine ! On va y aller en volant." Et là je lui fais un super clin d'oeil tavuuuu. Un clin d'oeil comme t'as jamais vu aucun chat en faire un pareil. Un clin d'oeil bleu, fluo, qui plus est. Un clin d'oeil de chat BG.

Je sautille, je krrrcht comme les chats ils font tu sais, je pch pch pch comme Toulouse dans les aristochats, je pianote des dents, je souris à Ada façon Chat-Bus dans Totoro et... Et merde.

"Tu sais pas voler Ada ?"

Ada nota deux choses. Un: C'était la première fois qu'elle voyait un chat lui faire un clin d'œil. Deux: Elle n'aimait pas du tout se faire appeler poupée. Elle songea néanmoins que ce n'était pas vraiment le moment de se plaindre des détails, et puis le chat n'avait sans doute pas voulu mal faire. Elle dit:

-Voler? Non, je ne sais pas voler. Aucun humain ne le peut, à moins de se servir d'une machine, ce dont je ne dispose pas en l'instant présent. C'est biologiquement impossible, vous savez.

Elle soupira:

- Et c'est qui, cette Reine? Vous avez une reine, ici? Alors vous marchez toujours avec un système monarchique? Ce n'est pas très moderne, vous savez. Trop de risques d'injustice si l'on tombe sur de mauvais seigneurs. Vous devriez essayer la démocratie, c'est plus sûr quoique beaucoup plus véreux il faut l'avouer. Or donc...


Elle s'avança de quelques pas.

- On y va à pieds, j'imagine. Vous voulez bien m'y conduire, monsieur le Chat?



[Edition Chafouin : (aaah j'adore être modo et écrire chez les autres) Attention Adounette Spasmounette ! Tu ne dois pas te relire avant de poster tes rp, et tu fais des fautes de frappes ! Je les corrige, mais tâche d'y faire plus mieux bien attention à partir de dorénavant.]

Damned. Voilà maintenant que Adounette Spasmounette Jetombedesnues me parle politique ! J'écouterais volontiers tout ce qu'elle a à me dire sur le système humain... mais je divague. De toutes façons, ce monde est fait de divagations ! HAHAHAHA ! Ahem. Il faut vite nous rendre chez la reine, et y arriver avant le chapelier, comme ça je pourrait prendre son chapeau quand il entrera...
Je rassure mlle Jetombedesnues :

"Notre reine est très gentille et tout ce qu'il y a de plus juste. Ne t'en fais pas..."

Mais nous n'avons pas le temps pour plus de blabla, je l'avertie alors :

"Mais hâtons-nous !"

Ne voyant aucune réaction de la part d'Adounette, je lui prend la main et la tire sur le chemin :

"Grouille-toi ! On y va !"

Et je me mets à songer à la terrible nouvelle : Quelle peut-elle bien être ? Le retour du Jabberwocky ? Non, je ne pense pas... Dépéchons-nous, je suis trop curieux d'apprendre ça ! Je tire Adounette Spasmounette de plus belle.

"Hop !"

Juste le temps de l'avertir que leur reine était «gentille», et voilà que ce drôle de matou se mettait à la tirer comme un forcené! Ada ne s'en offusqua pas, mais en fut tout-de-même un peu irritée. Cependant, comme toujours, sa curiosité prit le dessus et elle se laissa faire, suivant le chat parlant. Et puis, le fait qu'elle aimait les félins était peut-être aussi en cause...

Tout en le suivant, elle se demanda comment était cette reine. Et de fil en auguille, elle se demanda comment elle devrait agir avec elle. Dans les livres, l'on devait s'incliner, les vouvoyer et les appeller par des noms étranges comme «votre majesté», «votre grâce», «Votre Altesse»... Devrait-elle faire tout cela?

* Bon, après tout ce n'est pas MA reine. Et puis, elle est sensée être gentille. D'où je viens, ce genre de truc ne se fait plus depuis longtemps! Bref, je crois que la politesse la plus élémentaire et requise, mais pas plus. Enfin...J'aviserai quand jy serai.*

Le suivant toujours, elle demanda:

- Dit-moi, c'est très loin d'ici, la résidence de la reine? On a en pout longtemps avant d'y arriver?

* Faudrait pas inquiéter les surveillantes trop longtemps, tout-de-même...*

Ada et moi marchions dans la forêt depuis à peine quelques minutes, et là elle me demanda déjà si ça allait durer longtemps, ce trajet. Si le château de la reine était encore loin et si on mettrait beaucoup de temps pour y arriver.
Ce à quoi je répondis, souriant, le regard braqué sur les yeux d'un bleu incroyablement bleu de Mlle. Jetombedesnues :

"Que nenni ma belle enfant ! Nous y serons probablement dans un quart d'heure... Ou plus... Euh. Pour tout te dire, Adounette Spasmounette, je n'ai jamais fait le trajet à pieds. Je l'ai toujours fait en volant, et... Ça ne me parait pas bien loin."

On croisait des mumrates, des fois, (genre près du sentier rose que je pense qu'on aurait dû suivre mais que en fait j'ai royalement ignoré pour qu'Ada ait le bonheur de paniquer, seule dans la forêt quand je disparaitrais. Si je disparais. Je sais pas. Ca fait longtemps que j'ai pas eu l'occasion de m'amuser avec les pauuuvres petits visiteurs.) et d'autres créatures ne proliférant qu'à Wonderland. Ada les regardait d'un œil étonné alors que je commence à chantonner :

* Adounette Spasmounette!? Faudra me rappeller de le ramener à l'ordre s'il utilise cet affreux surnom trop souvent. Je ne veux même pas savoir comment il l'a trouvé...M'enfin. J'espèere juste qu'il ne se trompe pas quand il dit que cela prendra une vingtaine de minutes. On peut peut-être calculer le temps réel que cela prendra, si l'on considère que quinze ou vingt minutes est le temps que cela lui prend pour se rendre au château en volant. Voyons voir...Avec une marge d'erreur de cinq ou dix minutes...*

Ses pensées furent interrompues par ses yeux, qui eux avaient vu des choses extrêmement bizarres. Des animaux, des bestioles que la jeune fille n'avait jamais vus. Elle n'était malheureusement pas capable de les voir de près, et pas très longtemps. Au grand dam de sa curiosité...Mais ce qu'elle devinait de ces créatures était fortement intriguant.

Comme si tout cela ne suffisait pas pour atteindre le seuil limite de l'étrangeté, le matou qui la tirait fredonna soudain une incompréhensible mélodie, qui allait comme suit:


Sachant qu'elle allait peut-être le regretter mais ne pouvant résister, elle demanda:

- Ces quoi, ces paroles? Une autre langue, un jargon? Qu'est-ce qu'elle dit? Je ne comprend rien.

Après tout, il faudrait bien faire passer le temps...



[Édition Chafouin : ...]

Adounette me suivait, l'air soucieux. D'une oreille, cette fille m'horripilait -elle posait sans cesse des questions -d'habitude c'est moi, qui pose les questions ! Et les devinettes ! Et les lapins ! Et les...- mais de l'autre, elle était aussi terriblement attachante. Et elle kiffait les chats. C'est un hyperbon point, ça. Je dis pas ça parce que je suis un chat. Ou si. HAHAHAHA.
Je disparaissais de temps à autres. Elle ne semblait pas s'en alarmer. Sans doute m'accordait-elle une confiance -aveugle... ou non. Me faire confiance ou non ? Je vous confie ma confiance. F, f, f. Farfadet ! Feu follet ! Farfouiller ! Mais je réapparaissais rapidement. De toutes les manières, elle savait bien que j'étais toujours là : je ne cessais de fredonner. Et m'interrogea alors :

"C'est quoi, ces paroles? Une autre langue, un jargon ? Qu'est-ce qu'elle dit ? Je ne comprends rien.
-Euh. Je réfléchissais, je ne m'étais pas posé la question depuis un bout de temps. Évidemment, je le savais, cette chanson ne sortait pas de nulle part !
Il me semble... Un mec est venu ici une fois. Il avait rien demander à personne, il parlait pas. J'l'avais suivis un moment. Il me suivait aussi. Mais je faisais genre j'te vois pas. J'voulais savoir ce qu'il cherchait. S'il cherchait quelque chose.
Il se cachait tout le temps. Je crois que personne l'a vu, sauf moi. Et il fredonnait tout le temps. Je me suis aussi mis à fredonner.
Si tu veux je l'ai en Danois, en Japonnais, en Allemand, en Indien... Je suis calé en dialecte humain. Quand j'y suis allé, ça m'a fasciné. Votre univers est tellement... Étrange ! J'ai appris plein de chose. J'ai revu ce mec. Il dessinait des chats souriants. Trop space le type.
Ça veut dire... Qu'en sais-je ! Tournicoter dans les rhododendrons et chantonner dans les pétunias et les mome raths. C'est dit en grappe. Surement parce que les mome raths vivent en meute. En troupeau. En groupe. Enfin. C'est des petits trucs, une meute de mome raths c'pas trop effrayant. J'aime les mome raths. Je t'en montrerais d'autres. Nous en avons déjà croisé. Tu rêvassais ? Tu ne comprends rien ? Il n'y a sans doute rien à comprendre ! HAHAHAHAHAHA !"

Adounette. Secrète Adounette, tellement sérieuse, réfléchie, curieuse. Tellement vexante parfois ! Je rêve pas ! Adounette Spasmounette me traite de "DES CHATS VOLANTS ET TRANSPARENTS". Moi, le seul, l'unique, le fière, le magnifique, Chafouin ?
En plus, cette pintade de Adounette raconte nawak ! Notre monde sous la surface de la Terre ? D'où sort le ciel, dans ce cas ?
Je n'ai jamais rien connu d'autres que Wonderland pendants des siècles et des siècles, que dis-je, sans doute beaucoup plus... Depuis... Depuis... Depuis sa création. Depuis toujours. Je ne suis allé qu'une ou deux fois en expédition chez les humains... Oh !
Vexé, j'abandonnais mlle. Jetombedesnues dans la forêt. Même pas sur un chemin. Nah. Mais, TRANSPARENT, comme disait cette ignoble dinde de ADA LA FILLE DU MONDE NORMAAAAAL.
Néanmoins... Je restais perché sur un arbre pas trop loin. Je voulais quand même voir comment qu'elle ferait sans moi. HAHAHAHAHA !

Soudain, le chat étrange disparut. Elle resta tout d'abord nterdite, puis cria:

- Quoi!!? Tu ne vas pas me dire qu je t'ai vexé? Non mais, sérieusement, tu sais que c'est un grave défaut que d'être susceptible? Les études démontre que quatre-vingt quinze pourcent des gens n'aiment pas les gens susceptibles. Et j'en fais partie!
* En plus, il m'a laissée au beau millieu de la forêt, ce rustre...J'espère au moins que, comme je le pense, il m'entends toujours en ce moment.*

Elle reprit de plus belle:

- Et puis, c'est pas très galant d'abandonner une jeune fille sans défenses ( ou presque...) au beau millieu d'une sombre forêt dans un territoire inconnu! Non mais, tu devrais avoir honte! Que vont penser les gens de toi? Que tu es un rustre, un méchant et un soupe-au-lait, voila! Et ils auront raison!


* C'est vrai, quoi...On a pas idée de se vexer pour si peu!*

Elle conclut:

- Et puis, tu sauras que personne n'est plus ridicule que celui qui ne sait pas rire de lui-même, nah.

* espéront qu'il revienne, ou faudra que je me débrouille toute seule...*

Pintadequitombedesnues m'insulte de plus belle ! Elle le hurle carrément ! Comment à ce moment j'ai envie d'aller la paumer encore plus. Comment elle dit ouais t'es susceptible ouais j'aime pas ça, j't'aime pas. Comment elle me dit que j'ai aucune auto dérision. Comment j'ai envie d'aller lui hurler de rire dans les oreilles. Comment chuis vexéééé.
Plusieurs solutions s'offrent à moi, désormais :
1, je bouge pas, j'attends de voire ce qu'elle fait, et je rumine mon auto dérision tout seul.
2, je bouge pas mais je lui dis ses quatre vérités -qui sont que... C'pas malin de vexé son guide dans une forêt inconnue. Ouais, non, cette solution est nase parce que comme reproche ça, ça craint, mais puissant quoi.
3, je bouge pas mais je lui dit où aller, enfin, plus ou moins, et j'la laisse se dépatouiller toute seule, parce que j'ai pas envie de rester avec elle qui me fait la morale "que vont penser les gens de toi" ? Comment j'ai envie de lui crier "J'm'en fouuuuus !" Le 'qu'en dira-t-on', c'pas pour Chafouin. Chafouin s'en fiche royalement et fait tout ce qui lui plait. Chafouin connait la forêt par cœur et pas Ada. Chafouin peut voler, disparaitre, jouer du piano avec ses dents, faire luire ses grands yeux dans le noir. Et pas Ada. Nianiania.
4, je retourne vers elle et fais genre il ne s'est rien passé. (oui, il est hors de question qu'on reparle de cette broutille... QUELLE ? NON MAIS JE VAIS PAS ALLER VERS ELLE. ELLE A QU'A S'EXCUSER.)

Non mais c'est vrai.
Je me rapproche tout près du bout de ma branche, et me penche, encore, encore, vers son oreille. Je respire plus, je fais aucun bruit, je vole à moitié, la branche ne plie pas : rien ne peut trahir ma présence au dessus de son épaule.
Et là.
Je crie.

"J'M'EN FOUUUUUUUUUS !"

Et j'espère bien lui avoir causé de douloureux troubles auditifs d'humainpintade nul. (Chafouin is not at all rancunier de rien du tout.)

Et pis j'vais me remettre gentiment sur ma branche, bien confo, pendant que Ada se tient l'oreille, comme si j'l'avais faite tomber.

Ada attendait une réponse. Un grand silence planait sur la forêt, un peu étrange. Soudain, cet IMBÉCILE de matou lui cria à l'oreille:

"J'M'EN FOUUUUUUUUUS !"

Elle poussa un cri et sursauta violement en mettant les mains sur ses oreilles. Faisant un bond de côté, elle jeta à tout hasard des regards noirs autour d'elle.

- Pauvre crétin de chat!! Si c'est comme ça, je me débrouillerai toute seule, merci bien! Qui a besoin de quelqu'un comme toi?

* Non mais, quel pauvre type! Je préfère encore me débrouiller toute seule et crever dans cette forêt! Non mais....*

Décidée, elle se mit à avancer dans la direction vers laquelle ils semblaient aller quelques minutes plus tôt. Oubliant totalement la présence de l'autre, ce qui lui arrivait chaque fois que quelque chose l'ennuyait, elle sortit son calepin de sa poche et se mit à prendre des notes sur le monde qui l'entourait.

[Édition Chafouin : Ada, j'ai édité certains de tes messages... pense à regarder, et à corriger tes éventuelles photres !]


Ada avait l'air au moins aussi fâchée que moi.
Elle continuait sa route droit devant. Elle ne suivait aucun des chemins qui venaient en travers. Logique : nous n'avions pris aucun chemin, jusqu'à maintenant. Alors que, soudain pris de regrets, j'allais lui indiquer à nouveau la bonne direction, elle sortit de sa poche le carnet bleu et commençait à griffonner dedans. Je venais au-dessus de sa tête afin de lire ce qu'elle écrivait, sans succès.
Pendant qu'elle était plongée dans son carnet, elle qu'elle ne regardait pas devant elle ; je barrais sa route en rabaissant les branches des arbres qui longeaient l'étrange passage sur lequel elle s'aventurait, espérant que cela la dissuaderait d'avancer davantage sur ce trajet, et l'inciterait plutôt à emprunter l'un des chemins roses -sur les chemins se trouvent systématiquement des panneaux, qui la mèneraient sans soucis au château...
J'effectuais en effet cet acte anonymement car je ne voulais plus discuter avec elle tant qu'elle ne se serait pas excusée. Non mais ! Mais j'avais cependant le désir de lui venir en aide.

( HRP: Gyaaaah! C'est quand-même pas si pire que ça?!)

Ada avançait distraitement dans la forêt, écrivant toujours des notes sur le monde étrange qui l'entourait dans son petit carnet bleu. Elle ne pensait déjà plus au bizarre matou qu'elle avait croisé quelques minutes plus tôt, mais il y avait un truc qui l'embêtait: Les branches. Elles semblaient toutes s'être alliée pour l'emmerder. Elles la griffaient, la faisait trébucher, lui barraient le chemin. Pas moyen de se concentrer en paix!

Toujours aussi distraitement, et de manière quasi-inconsciente, elle commença à dévier du chemin difficile pour emprunter celui où, bizarrement, aucune branche ne la dérangeait. Après tout, tant qu'à ne pas savoir où aller, autant prendre le chemin le plus facile et le plus agréable!

Elle nota simplement le fait assez coquasse que le chemin sur lequel elle marchait aavait une teinte rosée.

* Puisque je suis un chemin, il devrait forcément me mener quelque part puisque d'autres avant moi ont dû l'emprunter. Et ces autres ne se rendaient sûrement pas nul part, auquel cas ils étaient fous. Quoique...Dans ce monde-ci...M'enfin, ce serait quand-même surprenant. Qui vivra verra.*